Le soleil étincelait comme il pouvait rarement le faire en ces jours d'hiver. Réchauffant avec peine le monde présent dans cet espace de verdure. Il parvenait difficilement à contrer en fait le vent qui se levait et soufflait plus ardemment. Les brins d'herbes, les feuilles, se laissaient danser par son chant. Les quelques passants étaient un minimum couverts, vaquant à leurs occupations ici. Et quelles activités pouvait-il y avoir ? Rien de bien animé. Une bonne balade dans ce joli petit parc, à admirer les quelques volatiles présents s'y baignant. Ou une partie de cartes, peut-être, pour les plus téméraires, qui s'étaient installés dans la douce et fraîche végétation. Un couple de personnes, à l'âge avancé, se contentait de compter le temps passer ensemble, installés sur l'un des uniques bancs ornant cette place de détente. Et aussi, il arrivait que certaines personnes venaient avec leur hybride. Pour jouer avec eux, ou les entraîner. Tout dépendait de leur envie et besoin.
Pour ce qui était de Noor... Il ne le sut qu'au dernier moment. Posé à terre, le cul froid à présent, il n'avait rien d'autre à faire que d'attendre les ordres de son possesseur. Ce dernier qui, assis sur son manteau, déjeunait tranquillement. S'il avait nourri son esclave ? A peine, lui accordant un demi-sandwich. Mais hélas, celui-ci – ou son estomac – s'était habitué à tout. Et au pire, surtout. Bien qu'il ne s'était pas attendu à cela. Alors que l'être pelucheux commençait à se laisser plaire par cet espace vert, son maître détruit le silence. Annonçant une bien grosse et dure nouvelle les concernant. C'était ainsi leur dernière journée ensemble, car, par manque de moyens, l'homme n'avait plus de quoi s'occuper de Noor. Et plutôt que de faire quelques sacrifices, ou trouver une solution... Il avait préféré régler la chose rapidement ; se débarrasser de lui. Le regard profond du semi-chien ne l'avait pas quitté. Si bien que l'on aurait pu redouter de ses intentions, les secondes suivantes, connaissant son tempérament pour le moins explosif. Et en effet ; la marchandise vivante était en fait bien défait, ennuyé de ce nouveau virement. Pas qu'il avait cru une seconde que cela pouvait bien se passer dans son nouveau foyer... Mais son acheteur, cette fois, avait été à peu près tranquille avec lui, malgré les sales tâches qu'il ne cessait de lui refiler et les demi parts de repas qu'il lui accordait. Enfin. Il était évident qu'une fois de plus, le courant n'était pas passé. Le courant ne passait jamais. Noor ne s'en donnait pas la peine. Comment cela pourrait être possible, vu comme il les détestait tous, ces personnes l'utilisant cruellement ?
Enfin, ce fut ainsi qu'ils passaient leur Au revoir. Dans ce parc en le quartier des deux printemps. L'un savourant tranquillement son en-cas... Tandis que l'autre, appréhendait déjà la suite. Sa suite.