Emploi/Caste : "Lui" | Chef de la Famille Fallacia | Rentière
It's time to pass the torch! The former street child will educate the new generation!
My Fair Lady
La journée avait été des plus éprouvante pour le chef de famille. Il se sentait lessivé et son esprit ne semblait demander qu'une chose, partir au loin, très loin d'ici pour le moment. Tout porterait alors à croire qu'il avait vécu une journée trépidante et pleine de tension. Comme courir après des rivaux ou se faire poursuivre, mis en place de nouvelle affaires, s'être occupé de plusieurs indésirables et bien d'autres choses encore. Tout ce qui pourrait faire rêver les enfants et fantasmer les ménagères. La réalité était bien loin de cet idéal. Léone avait dû faire face à quelque chose de terrible, La paperasse et l'administration.
On oublie toujours ce genre d'élément et on ne pense qu'à l'action, les bons côtés. Cependant, en tant que dirigeant d'une famille, Léone devait gérer ce genre de déconvenue et de paperasse. En soit, cela n'était pas quelque chose de compliqué, mais de terriblement long et répétitif. Mêler à cela de longues réunions avec d'autres familles pour faire le point sur les affaires, parler des accords, des tensions. Cela serait pertinent si la plupart n'essayaient pas de maintenir le statu quo ou simplement de se vanter et de se faire du vent sous la queue. Cela avait donc le don d'agacer fortement Léone pour le coup et de pomper son énergie avec une force affolante.
C'est pour toutes ces raisons que le Chef de la famille Fallacia était une lavette pour le moment. Un être qui ne demandait qu'une chose, trouver un endroit calme pour se poser et enfin profiter d'un peu de repos. C'est donc ainsi, que presque inconsciemment, ses pas l'avaient menée dans un parc, le grand parc des Deux Printemps. Cet endroit était beau, mais cela ne faisait que rappeler à Léone les différenciations sociales et d'où il était parti et comment il avait réussi à atteindre ce poste là. Un peu de méritocratie, mais surtout énormément de chance. Réussir à simplement être là au mauvais endroit, au bon moment en quelque sorte. Comme quoi ce système était bien pourri, à vendre des illusions pour espérer faire plaisir à quelques-uns, tout en martelant les autres. Les nobles devaient bien s'amuser depuis leur tour d'ivoire.
Léone soupira tout de même quelques instants, se disant qu'il n'était pas le plus à plaindre dans ce genre de situation. Même si sa situation comportait des risques, il pouvait largement profiter de la vie, manger à sa faim, se laver, dormir dans un lit chaud, avoir de la compagnie, des personnes qui l'entouraient et surtout même profiter de bon extra. Encore un soupir qui venait à franchir ses lèvres, il se décida donc à chercher un banc où s'asseoir et essayer de se vider la tête, se changer pleinement les idées.
Une fois assis sur son banc, son regard se baladait un peu partout pour le moment, cherchant sans doute quelque chose qui pourrait attirer son attention, le faire se concentrer sur autre chose. Pour le moment, rien de vraiment concluant, quelques passants bourgeois, peut-être même des petits nobles, rien qui pourrait aider justement Léone à se divertir un peu ou laisser son cerveau réfléchir à bien d'autres choses. Il avait assez travaillé pour ce jour, il méritait bien un peu de repos.
Alors que l'espoir de pouvoir se vider la tête commençait lentement à disparaître de son esprit, le coin de son regard fut attiré par quelque chose. Prenant une autre position sur le banc, il regardait plus en détail la scène qui avait capté son attention. Un bambin, un enfant qui s'amusait à fouiller les poubelles. Une scène manquant clairement de beauté et d'esthétisme dans ce monde noble et ce parc magnifique et pourtant c'est cela qui attirait le regard du chef de famille. La raison était simple, c'était une parfaite illustration de ce que pensait Léone, mais surtout, il avait l'impression de se revoir en cet enfant. Oublier toute fierté pour survivre dans ce monde.
Même de loin, le mafieux pouvait voir l'état des vêtements du bambin, mais aussi l'état de son corps. C'était un gamin des rues qui avaient osé s'approcher d'un peu trop prêt des résidences luxueuses pour espérer trouver à manger ou des choses utiles. Voilà comment Léone voyait la scène, car il se souvient avoir fait exactement la même chose et bien pire aussi, son passé de voleur lui revenait bien rapidement en mémoire, ainsi que son enfance difficile. Indirectement, il ne pouvait s'empêcher de se voir un peu en cet enfant, de se reconnaître, faisant ressortir son fort côté empathique. Il faut dire que depuis que Léone vivait dans une certaine forme de confort, il avait un peu oublié ses origines et n'avait plus vu ce genre de scène depuis longtemps. Comme s'il faisait en sorte de tout oublier pour le moment.
Un énième soupir venait à traverser ses lèvres, le faisant se lever du banc. Il parti en direction d'un petit point de vente, déboursant quelques pièces, afin d'obtenir de quoi manger. Bien évidemment, cela n'est aucunement pour sa personne, mais pour offrir au petit fouineur des poubelles. Une fois la nourriture en poche, il retourna vers la poubelle, cherchant ainsi le gamin. Lorsque ce dernier apparut enfin dans son champ de vision, il fit en sorte de se diriger vers sa personne, doucement, à pas de loup, pour éviter d'effrayer l'enfant en entendant quelqu'un approcher ainsi. Lorsqu'il fut à sa hauteur, il tenait le petit sac de nourriture dans une main et une petite bourse de pièce dans l'autre. Léone fit entendre sa voix.
"Eh petit ! Si tu as faim ou besoin de quelque chose, prend cela. Cela t'éviteras de fouiller dans les poubelles, les bourgeois et nobles ne laissant pas traîner grand chose dedans."
Léone tendait alors la nourriture et la petite bourse de pièce, qui permettait de se payer des vivres pendants quelques jours tranquillements